QUARTER TONNER « Ismaélo » ex « Alouette » FRA 7359
Fiche signalétique :
Architecte : Lucas
Construction : 1976 par amateur
1r certificat : 28/02/1977 à Camaret
Longueur : 6m82
Largeur : 2m57
TE : 1m60
Jauge brute : 4tx 07
Mode de construction : contre-plaqué recouvert d’un cergé de verre stratifié à l’époxy
Forme : à bouchain avec 7 panneaux
Gréement : un étage poussant posé sur le roof
Résumé des modifications significatives :
-suppression des bosses de jauges
-mât non rétreint à un étage de barres de flèche poussant posé (fermeture du roof, pose d’une épontille et recul des cadènes)
-génois avec plus d’allongement
-surface de spi augmentée
La première fois que l’on s’est vu…
La première rencontre a eu lieu en 1999, dans un hangar où le bateau était en entretien.
Il venait de passer 3 ans à l’abandon sur un terre-plein et deux amis qui venaient de l’acheter, s’attachaient à le remettre en état dans l’idée de naviguer un peu puis de le revendre.
Coup de foudre immédiat pour le bateau, les deux amis me proposent de naviguer avec eux.
Les premières navigations furent un réel régal même si beaucoup de points restaient à améliorer du côté de l’accastillage et des voiles.
Le passé du bateau était obscur mais une rumeur disait que c’était une terreur dans les régates locales.
Je t’aime, moi non plus…
28 Octobre 1999 :
Gonflé à bloc par le récit d’un planning fumant lors d’une régate où je n’étais pas à bord, je propose une sortie dans la brise.
Le propriétaire, sûrement bien inspiré ce jour là, décide au dernier moment de rester à terre et me confie le bateau.
Nous ne sommes plus que trois mais croisons un ami venu faire une sortie en laser. Il n’a qu’une combinaison néoprène mais qu’importe, il faut que ça plane.
Nous voilà donc parti à quatre sous GV ris de fond et solent avec un beau front froid qui nous promet de jolis grains.
On part sous spi chercher le vent. On le trouve et on débute un beau planning « moustache » au grand largue abattu.
Le vent adonne en forcissant mais l’étroitesse du chenal du Ferlas ne me laisse pas de place pour lofer.
Vu que l’on me prête le bateau et que ça commence à fumer sérieusement, je donne l’ordre d’affaler le spi.
C’est alors que le safran cède au ras des ferrures.
Départ à l’abattée violent avec éjection d’un équipier et de moi-même.
Le n°1 est à cheval sur le livet et le piano dans la descente.
Le bateau continue sa rotation et se retrouve quille en l’air en moins de trente secondes !
Stupéfaits, nous « ressalerons » le bateau deux fois avant de comprendre que la carène liquide nous empêche de le stabiliser suffisamment pour le vider.
Commence alors un jeu de patience dans de l’eau à 14° en botte et ciré accrochés à la coque dont seul le tableau arrière surnage.
L’équipier équipé de sa néoprène ne se sent plus du tout ridicule et commence à se faire du souci pour nous.
C’est au bout d’une bonne heure et en début d’hypothermie que nous serons récupérés par l’équipage de la vedette des douanes de Lézardrieux.
Le bateau, parti au fond au moment où nous embarquions dans le zodiac des secours, sera ramené à la surface par le plongeur des douanes en le remplissant d’air avec son détendeur !
Il sera ensuite laissé échoué sur une plage à Loguivy de la Mer.
Le lendemain, nous passerons la journée à le renflouer, le vider, et le remettre à flot.
Les dégâts, à part le safran, ne sont pas trop importants.
Un caillou sur la plage a crevé la coque au dessus de la flottaison, le taquet d’amarrage a été arraché pendant le remorquage, l’étrave a raguée contre le fond et une partie de la jupe a été cassée par un équipier.
Le bateau passera l’hiver au port de Paimpol en attendant que les assurances statuent sur le dossier.
J’achète !
Au printemps 2000, on me propose de racheter le bateau.
La raison me dicte de fuir à toutes jambes mais la passion l’emporte.
Je signe !
Pour mieux connaître mon bateau, je rencontre Mr Lucas, l’architecte, qui me fait un plan pour le safran.
C’est lors de cette visite que j’apprends que ce bateau se nommait auparavant Alouette.
Je visionne des photos où le bateau est encore dans sa configuration d’origine avec un gréement posé à un étage neutre et un arrière fermé avec un coffre de cockpit façon Sangria.
Mr Lucas me rassure sur le rapport de lest et me confirme que le chavirage est le fruit malheureux d’un enchaînement de facteurs aggravants.
Il est temps d’attaquer les travaux !
On grute et on passe, mon amie et moi, deux jours à déquiller. Ca commence bien.
Ensuite, le bateau est rentré dans un hangar où il y passera un an.
On fera :
-un safran avec renforts carbone
-un nouveau fond pour remplacer l’ancien totalement pourri et fissuré car le mât reposait directement dessus (charpentier pour le bois et nous pour les composites)
-un pied de mât
-une préparation de carène après avoir enlevé les bosses de jauges pleines d’eau
-les réparations diverses
-une ablation de la jupe (- 15 cm)
-un démontage/remontage de toutes les pièces d’accastillage avec pose de contre plaques souvent absentes
-une peinture de coque (au pistolet par un ami pro)
-une peinture intérieure
-un moussage avant arrière pour rendre le bateau incoulable
-un changement de tous les gougeons de quille
-un plan d’accastillage cohérent
-une descente étanche
On remet à l’eau au printemps 2001 et on passe un été à régater et se balader avec mon amie.
Mon vieux certificat HN donne 16 de rating mais tous les comités de course locaux le font régater en 13.5 afin qu’il soit dans la petite flotte avec le Farr 727 et les GS +.
Une petite croisière à Jersey en Octobre avec un retour de nuit un peu musclé nous confirme que le bateau est sain et véloce. Le sort est conjuré.
Un récit bien long mais très interessant signé Sylvain CLEMENT propriétaire d'Ismaelo... et encore j'ai mis que le début... Si vous aussi vous avez une telle motivation pour l'écriture n'hésitez pas... mais vous pouvez aussi vous contentez de quelques lignes...
Fiche signalétique :
Architecte : Lucas
Construction : 1976 par amateur
1r certificat : 28/02/1977 à Camaret
Longueur : 6m82
Largeur : 2m57
TE : 1m60
Jauge brute : 4tx 07
Mode de construction : contre-plaqué recouvert d’un cergé de verre stratifié à l’époxy
Forme : à bouchain avec 7 panneaux
Gréement : un étage poussant posé sur le roof
Résumé des modifications significatives :
-suppression des bosses de jauges
-mât non rétreint à un étage de barres de flèche poussant posé (fermeture du roof, pose d’une épontille et recul des cadènes)
-génois avec plus d’allongement
-surface de spi augmentée
La première fois que l’on s’est vu…
La première rencontre a eu lieu en 1999, dans un hangar où le bateau était en entretien.
Il venait de passer 3 ans à l’abandon sur un terre-plein et deux amis qui venaient de l’acheter, s’attachaient à le remettre en état dans l’idée de naviguer un peu puis de le revendre.
Coup de foudre immédiat pour le bateau, les deux amis me proposent de naviguer avec eux.
Les premières navigations furent un réel régal même si beaucoup de points restaient à améliorer du côté de l’accastillage et des voiles.
Le passé du bateau était obscur mais une rumeur disait que c’était une terreur dans les régates locales.
Je t’aime, moi non plus…
28 Octobre 1999 :
Gonflé à bloc par le récit d’un planning fumant lors d’une régate où je n’étais pas à bord, je propose une sortie dans la brise.
Le propriétaire, sûrement bien inspiré ce jour là, décide au dernier moment de rester à terre et me confie le bateau.
Nous ne sommes plus que trois mais croisons un ami venu faire une sortie en laser. Il n’a qu’une combinaison néoprène mais qu’importe, il faut que ça plane.
Nous voilà donc parti à quatre sous GV ris de fond et solent avec un beau front froid qui nous promet de jolis grains.
On part sous spi chercher le vent. On le trouve et on débute un beau planning « moustache » au grand largue abattu.
Le vent adonne en forcissant mais l’étroitesse du chenal du Ferlas ne me laisse pas de place pour lofer.
Vu que l’on me prête le bateau et que ça commence à fumer sérieusement, je donne l’ordre d’affaler le spi.
C’est alors que le safran cède au ras des ferrures.
Départ à l’abattée violent avec éjection d’un équipier et de moi-même.
Le n°1 est à cheval sur le livet et le piano dans la descente.
Le bateau continue sa rotation et se retrouve quille en l’air en moins de trente secondes !
Stupéfaits, nous « ressalerons » le bateau deux fois avant de comprendre que la carène liquide nous empêche de le stabiliser suffisamment pour le vider.
Commence alors un jeu de patience dans de l’eau à 14° en botte et ciré accrochés à la coque dont seul le tableau arrière surnage.
L’équipier équipé de sa néoprène ne se sent plus du tout ridicule et commence à se faire du souci pour nous.
C’est au bout d’une bonne heure et en début d’hypothermie que nous serons récupérés par l’équipage de la vedette des douanes de Lézardrieux.
Le bateau, parti au fond au moment où nous embarquions dans le zodiac des secours, sera ramené à la surface par le plongeur des douanes en le remplissant d’air avec son détendeur !
Il sera ensuite laissé échoué sur une plage à Loguivy de la Mer.
Le lendemain, nous passerons la journée à le renflouer, le vider, et le remettre à flot.
Les dégâts, à part le safran, ne sont pas trop importants.
Un caillou sur la plage a crevé la coque au dessus de la flottaison, le taquet d’amarrage a été arraché pendant le remorquage, l’étrave a raguée contre le fond et une partie de la jupe a été cassée par un équipier.
Le bateau passera l’hiver au port de Paimpol en attendant que les assurances statuent sur le dossier.
J’achète !
Au printemps 2000, on me propose de racheter le bateau.
La raison me dicte de fuir à toutes jambes mais la passion l’emporte.
Je signe !
Pour mieux connaître mon bateau, je rencontre Mr Lucas, l’architecte, qui me fait un plan pour le safran.
C’est lors de cette visite que j’apprends que ce bateau se nommait auparavant Alouette.
Je visionne des photos où le bateau est encore dans sa configuration d’origine avec un gréement posé à un étage neutre et un arrière fermé avec un coffre de cockpit façon Sangria.
Mr Lucas me rassure sur le rapport de lest et me confirme que le chavirage est le fruit malheureux d’un enchaînement de facteurs aggravants.
Il est temps d’attaquer les travaux !
On grute et on passe, mon amie et moi, deux jours à déquiller. Ca commence bien.
Ensuite, le bateau est rentré dans un hangar où il y passera un an.
On fera :
-un safran avec renforts carbone
-un nouveau fond pour remplacer l’ancien totalement pourri et fissuré car le mât reposait directement dessus (charpentier pour le bois et nous pour les composites)
-un pied de mât
-une préparation de carène après avoir enlevé les bosses de jauges pleines d’eau
-les réparations diverses
-une ablation de la jupe (- 15 cm)
-un démontage/remontage de toutes les pièces d’accastillage avec pose de contre plaques souvent absentes
-une peinture de coque (au pistolet par un ami pro)
-une peinture intérieure
-un moussage avant arrière pour rendre le bateau incoulable
-un changement de tous les gougeons de quille
-un plan d’accastillage cohérent
-une descente étanche
On remet à l’eau au printemps 2001 et on passe un été à régater et se balader avec mon amie.
Mon vieux certificat HN donne 16 de rating mais tous les comités de course locaux le font régater en 13.5 afin qu’il soit dans la petite flotte avec le Farr 727 et les GS +.
Une petite croisière à Jersey en Octobre avec un retour de nuit un peu musclé nous confirme que le bateau est sain et véloce. Le sort est conjuré.
Un récit bien long mais très interessant signé Sylvain CLEMENT propriétaire d'Ismaelo... et encore j'ai mis que le début... Si vous aussi vous avez une telle motivation pour l'écriture n'hésitez pas... mais vous pouvez aussi vous contentez de quelques lignes...